9 décembre 2024

À Sarh, chef-lieu de la province du Moyen Chari, la consommation de la boisson locale appelée communément « Argui » prend de l’ampleur parmi les jeunes. Autrefois réservée aux personnes âgées, cette boisson est désormais plébiscitée par une jeunesse en quête de réconfort face à des conditions de vie difficiles.

Madjasra, un jeune Sarhois, témoigne : « Ce n’est pas facile de trouver du travail ici à Sarh et les activités ne marchent pas du tout. Donc, pour remonter le moral, je suis obligé de consommer cette boisson qui est une « tension rapide ». » Ce sentiment d’impuissance face au chômage et à l’absence d’opportunités pousse de nombreux jeunes à se tourner vers « Argui » comme un moyen d’évasion.

Cependant, tous ne partagent pas cet avis. Gassein Olivier met en garde contre les dangers de l’alcool : « S’en donner à l’alcool n’est pas une solution. Même si « Argui » permet de calmer les soucis, il vaut mieux investir son temps et son argent dans des activités génératrices de revenus. » Pour lui, la modération et la recherche d’alternatives plus constructives sont essentielles pour bâtir un avenir meilleur.

Il est urgent que les jeunes de Sarh prennent conscience des conséquences de leur consommation et envisagent d’utiliser l’argent destiné à « Argui » pour développer des projets qui pourraient améliorer leur situation économique. Bien que cette boisson puisse temporairement apaiser les soucis, elle ne résout pas les problèmes fondamentaux auxquels ils sont confrontés.

NODJIRÉ DJIMADJI / Hamama Média