6 février 2025

Écarté de l’hémicycle, au motif d’un casier judiciaire épais comme la Bible et le Coran réunis, le Secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS) était pressenti pour remplacer au perchoir, Haroun Kabadi, épuisé par l’âge et la maladie. La suite du feuilleton est connu de tous.

Après des longues nuits troublées, Mahamat Zen Bada retrouve enfin le sourire et peut rêver d’un poste électif, ce 13 janvier 2025, quand, celui qu’il appelle affectueuse “mon fils” le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, l’a amnistié par une ordonnance. Ce qui redonne une virginité à son casier judiciaire. Désormais, le Secrétaire général du MPS est éligible à toutes les prochaines élections, en ligne de mire les sénatoriales.

Si l’amnistie a effacé son casier judiciaire au regard de la loi, la plupart des Tchadiens gardent toujours en mémoire que Zen bada est une personnalité d’une moralité douteuse, peu recommandable.

Même sa famille politique s’en méfie comme une peste. Le nom de Mahamat Zen Bada a une résonance auprès du peuple tchadien comme ces milliers de fossoyeurs de la République.

Comme tout être humain, Zen Bada n’a pas seulement de côté négatif. Ceux qui l’ont côtoyé, reconnaissent en lui, un grand homme qui a la main sur le cœur. Ce qui ne justifie pas cette envie irrésistible de saigner les caisses de l’Etat pour des fins mercantiles.

Ce qui taraude les esprits des Tchadiens, c’est cette ordonnance d’amnistie du président de la République. Y a-t-il vraiment urgence en la demeure au point d’amnistier Zen Bada par ordonnance alors que le parlement est en vacances ?

Pour avoir un peu de crédibilité, le chef de l’Etat aurait pu laisser le soin aux conseillers de débattre librement sur la question.

Il reste à savoir, si lors des prochaines élections sénatoriales, Mahamat Zen Bada, désormais blanc comme la neige au regard de la loi, va se soumettre au verdict des urnes ou “son fils” Mahamat Idriss Déby Itno va le propulser par un décret au fauteuil feutré du Sénat.

Rendez-vous dans trois mois.

TEYANE Bertrand