14 mai 2025
P4TMAG7NMFCEJMA3UZ2HBRX7GA

Éric Zemmour a été condamné mercredi par la cour d’appel de Paris à 10.000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité. À l’origine de cette décision ? Une prise de parole du président de Reconquête sur CNews, en 2019, indiquant que le maréchal Pétain avait « sauvé » des juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale.

Relaxe annulée par la Cour de cassation
Dans cette affaire, Éric Zemmour, 66 ans, avait été relaxé par le tribunal de Paris en 2021 puis par la cour d’appel en 2022. La Cour de cassation, saisie par cinq associations parties civiles et par le parquet général, avait finalement annulé sa relaxe, ordonnant un nouveau procès. Dans un communiqué publié dans la foulée de la décision, Éric Zemmour a affirmé qu’il n’a « à aucun moment souhaité ‘défendre Pétain' », annonçant qu’il formerait un pourvoi en cassation.

La cour d’appel l’a, en outre, condamné à verser un euro de dommages, et intérêts et 1.200 euros au titre des frais de justice à chacune des cinq associations parties civiles. Éric Zemmour avait été cité devant le tribunal après des propos tenus le 21 octobre 2019, lors d’un débat dans l’émission « Face à l’info » dont il était le chroniqueur vedette sur CNews, avec Bernard-Henri Lévy.

« Un jour (…) vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les juifs », avait déclaré Bernard-Henri Lévy. « Français, précisez, précisez, français », l’avait interrompu Éric Zemmour. « Ou avait sauvé les juifs français. C’est une monstruosité, c’est du révisionnisme », avait poursuivi l’écrivain. « C’est encore une fois le réel, je suis désolé », lui avait répondu Éric Zemmour.

Le 12 mai 2022, la cour d’appel avait estimé que, si les propos « peuvent heurter les familles de déportés », ils « n’ont pas pour objet de contester ou de minorer, fût-ce de façon marginale, le nombre des victimes de la déportation ou la politique d’extermination dans les camps de concentration ». Elle avait aussi rappelé que Philippe Pétain, chef du gouvernement du régime de Vichy, n’avait pas été condamné « pour un ou plusieurs crimes contre l’humanité » lors de son procès à la Libération, mais pour « attentat contre la sûreté intérieure de l’État » et « intelligences avec l’ennemi ». La Cour de cassation, quant à elle, avait estimé que « les propos reprochés peuvent constituer un délit ».

AFP