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La question de savoir si le Tchad pourrait être tenté de rejoindre la Confédération des États du Sahel (AES) demeure d’actualité et soulève plusieurs enjeux politiques, économiques et sécuritaires. Avec l’arrivée au pouvoir de Mahamat Idriss Deby Itno en avril 2021, le Tchad semble chercher à redéfinir ses alliances et à renforcer sa souveraineté, notamment en dénonçant les accords militaires avec la France, son ancien colonisateur.
Le Tchad a une histoire marquée par des crises politiques et des coups d’État. La transition politique actuelle, qui inclut un Dialogue National Inclusif et Souverain, ainsi que des élections passées, reflète une volonté de stabilisation interne. Toutefois, la dénonciation de l’accord de coopération militaire avec la France pourrait signaler une volonté de s’affranchir d’une dépendance historique vis-à-vis de Paris.
La Confédération des États du Sahel, qui regroupe le Niger, le Burkina Faso et le Mali, est perçue comme une alternative à l’influence occidentale dans la région. Ces pays ont également rompu leurs accords militaires avec la France et cherchent à établir des partenariats régionaux pour faire face aux menaces sécuritaires. Le Tchad, confronté à des défis similaires, notamment l’insécurité liée à Boko Haram et à d’autres groupes terroristes, pourrait voir dans cette alliance une opportunité de renforcer sa sécurité nationale tout en affirmant son autonomie.
La pression populaire au Tchad pour rompre les liens militaires avec la France pourrait jouer un rôle clé dans les décisions politiques actuelles. Les mouvements sociaux et politiques qui ont appelé à cette rupture pourraient également soutenir une orientation vers l’AES. Cependant, il est crucial de noter que le Tchad a des intérêts stratégiques qui pourraient le pousser à maintenir certaines relations avec d’autres puissances, y compris la France, malgré la rupture officielle.
La rupture des accords militaires avec la France soulève des questions sur la capacité du Tchad à gérer seul sa sécurité. La France a longtemps été un partenaire clé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Si le Tchad choisit de rejoindre l’AES, cela pourrait entraîner une reconfiguration des dynamiques sécuritaires dans la région, mais également une incertitude quant à l’efficacité des nouvelles alliances.
Bien que le Tchad puisse être tenté de rejoindre la Confédération des États du Sahel pour des raisons de souveraineté et de sécurité, cette décision dépendra d’une multitude de facteurs internes et externes. La situation sécuritaire délicate, les pressions populaires et les intérêts stratégiques du pays joueront tous un rôle crucial dans l’orientation future de la politique étrangère tchadienne.