16 mars 2025

Les délégations de la République démocratique du Congo et du Mouvement du 23 mars commenceront des pourparlers directs le 18 mars dans la capitale angolaise, selon un communiqué de la présidence du pays médiateur désigné par l’Union africaine dans ce conflit.

La médiation angolaise a annoncé, mardi 11 mars au soir, de prochaines « négociations directes » entre le Mouvement du 23 mars (M23) et Kinshasa, après une visite à Luanda du président congolais, Félix Tshisekedi, qui refusait jusqu’ici de discuter avec ce groupe armé s’étant rendu maître de larges portions de territoires dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

« A la suite des démarches entreprises par la médiation angolaise (…) des délégations de la République démocratique du Congo et du M23 commenceront des négociations de paix directes le 18 mars dans la ville de Luanda », annonce la présidence angolaise dans un communiqué. Ce texte a été publié à l’issue d’une rencontre à Luanda entre le président angolais, Joao Lourenço, médiateur désigné de l’Union africaine (UA) dans ce conflit, et son homologue congolais.

« Nous prenons acte » des « initiatives » annoncées par la présidence angolaise et « attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise », a simplement réagi, sur le réseau social X, la porte-parole du président Tshisekedi, Tina Salama, sans évoquer de possibles négociations directes avec le M23.

Le M23, soutenu par quelque 4 000 soldats rwandais, selon des experts de l’ONU, a repris les armes en 2021 dans l’est de la RDC et a depuis pris le contrôle de vastes portions de territoire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, frontalières du Rwanda. Il s’est emparé à la fin de janvier de Goma, puis à la mi-février de Bukavu, les chefs-lieux des deux provinces. A plusieurs reprises, le Rwanda a dénoncé le refus du président Tshisekedi de dialoguer avec le groupe armé, que le chef de l’Etat congolais qualifie de « groupe terroriste ».

Crainte d’une escalade régionale

Aucun effort diplomatique n’a jusqu’ici abouti pour mettre fin aux hostilités. Au début de février, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) avaient appelé à un « cessez-le-feu immédiat » dans l’Est congolais, en chargeant notamment l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta d’y parvenir, sans résultat à ce jour.
« Plus de 7 000 personnes » ont trouvé la mort dans l’offensive menée depuis le début de l’année par le M23, selon Kinshasa – un chiffre que l’Agence France-Presse (AFP) n’a pas été en mesure de vérifier.

La RDC accuse son voisin rwandais de vouloir exploiter les riches ressources minières du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. De son côté, Kigali avance des préoccupations sécuritaires le long de sa frontière avec la RDC, principalement la présence active des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, fondées par d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi, en 1994), mouvement armé qu’il accuse de vouloir déstabiliser son régime.

La proximité grandissante des combats avec le Burundi, engagé militairement aux côtés des troupes de la RDC, fait craindre une escalade régionale. Des troupes ougandaises se sont également déployées dans l’est de la RDC, de l’autre côté de leur frontière.

Ces dernières semaines, Joseph Kabila, prédécesseur de Félix Tshisekedi entre 2001 et 2019, est sorti de sa discrétion pour attaquer publiquement ce dernier. Les troubles en RDC ne peuvent être uniquement imputés aux avancées du M23 ou aux tensions entre Kinshasa et Kigali, a-t-il affirmé dans le journal sud-africain Sunday Times. Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Tshisekedi, la situation en RDC s’est détériorée au point d’être « proche de l’implosion », a-t-il estimé.

Avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *