17 janvier 2025

La planification familiale demeure un enjeu crucial au Tchad pour améliorer la santé maternelle et infantile, limiter les grossesses précoces et réduire la pauvreté. Le pays fait face à de multiples obstacles, allant des normes culturelles aux lacunes dans les infrastructures de santé, freinant ainsi l’adoption des méthodes contraceptives.

Le Tchad affiche l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde, avec une moyenne de 6 enfants par femme. Pourtant, l’accès et l’utilisation des services de planification familiale restent faibles.

Cette situation s’explique par plusieurs facteurs à savoir les croyances et normes culturelles profondément ancrées; l’accès limité aux services de santé; le coût économique lié au transport et une éducation sexuelle insuffisante.

D’après le rapport élaboré par la Coordination Nationale du comité de veille de lutte contre les VBG, 180 cas d’obstacles à la planification familiale sont enregistrés dans dix cantons à savoir Moïto et Bani Wayil dans la Province de Hadjer-Lamis, Kouka Koundjourou et Mesmedjé dans la Province du Batha, Bedaya et Béboro dans la Province du Mandoul, Nguelea 1 et Isseirom dans la Province du Lac, Tikem et Toura dans la Province du Mayo-Kebi Est.

«180 cas d’obstacles à la planification
familiale sont enregistrés dans ces 10 cantons. Ce nombre est significativement élevé, suggérant des problèmes
structurels profondément ancrés.» souligne le rapport.

Ce chiffre prouve que des obstacles à la planification familiale sont récurrents, reflétant des enjeux d’accès aux soins et d’autonomie des femmes.

Le rapport de l’ONG Technidev indique que 12 cas d’obstacles à la planification familiale ont été traités dans le canton de
Mesmedje et 13 cas traités dans le canton de Moito.

Pour surmonter ces obstacles, plusieurs solutions s’imposent. Les campagnes de sensibilisation doivent être intensifiées, avec la participation des leaders religieux, traditionnels, les agents sanitaires, les artistes et les médias pour promouvoir les avantages de la planification familiale.

Le gouvernement et ses partenaires doivent investir dans la construction de centres de santé dans les zones rurales et former le personnel qualifié pour offrir des services de qualité.

Il faut rendre les contraceptifs accessibles gratuitement ou à faible coût pour encourager leur adoption, en particulier parmi les populations les plus vulnérables.
L’éducation est un levier puissant pour réduire la fécondité. En prolongeant la scolarisation des filles, celles-ci peuvent mieux comprendre leurs droits et faire des choix éclairés en matière de reproduction.

Il faut noter qu’au-delà des défis, la planification familiale au Tchad est une opportunité de transformer le futur du pays. En levant les obstacles actuels, le Tchad peut espérer réduire les inégalités, améliorer la santé des femmes et des enfants et construire une société plus prospère et résiliente. Cela nécessite une volonté politique forte et une mobilisation collective pour faire de la planification familiale une réalité accessible à tous.

Marie-Claire Tari Koumninga/ Hamama Média