6 février 2025

À N’Djamena, la maltraitance des enfants adoptifs devient un phénomène de plus en plus alarmant. Hamama Média vous invite à travers ce reportage, à découvrir les témoignages et quelques pistes de solutions pour résoudre ce problème.

Les enfants confiés aux proches pour recevoir une éducation, se retrouvent dans des situations de grande vulnérabilité, transformés en domestiques ou en vendeurs ambulants, au détriment de leur avenir scolaire.

Nelem, une adolescente de 13 ans, partage son témoignage. Elle pensait venir en ville dans l’intention d’aller à l’école. Mais à sa grande surprise, elle se retrouve dans le commerce pour subvenir aux besoins de sa tante.« J’étais venue en ville dans l’idée d’aller à l’école, mais je suis devenue la bonne de la maison. Aujourd’hui, je vends des jus et gâteaux devant les écoles pour subvenir aux besoins de ma tante. » témoigne-t-elle.

Armand, âgé de 14 ans explique qu’il fait tous les travaux de maison et il vend des articles dans la boutique de son oncle. Mais, il n’est pas inscrit à l’école. Alors qu’il était en classe de CM2 quand ils étaient chez ses parents. Il a blanchi 4 années scolaires.« Quand j’étais avec mes parents, je fréquentais, j’étais en classe de CM2. Mais depuis que je suis venu rester avec mon oncle, je ne suis pas allé à l’école, il y a déjà 4 ans. À chaque fois que je lui dis de m’inscrire à l’école, il me gronde et il me dit que si je fréquente, qui va s’occuper de la boutique et de certains travaux de la maison ? » raconte-t-il.

Pour le sociologue, Arnaud Ndjimlbaye, les parents adoptifs doivent accepter d’élever les enfants de leurs proches tout en tenant compte de leurs éducation, santé et autres prises en charge, sans distinction avec leurs enfants.« Quand on accepte de prendre la responsabilité d’un enfant on doit le faire dans tous les domaines et donner la chance à tous les enfants sans aucune distinction. », déclare-t-il.

Arnaud Ndjimlbaye ajoute que la question de la maltraitance des enfants adoptifs est une question d’actualité et qui entre en droite ligne avec les violences basées sur le genre (VBG). «Le législateur tchadien devrait essayer de prendre des lois fermes pour pouvoir mettre de l’ordre au sein des ménages, car cela devient du désordre», indique-t-il.

Face à cette situation, les autorités chargées des droits et protection des l’enfant devraient faire des campagnes de sensibilisation de proximité pour garantir des conditions de vie aux enfants adoptifs.

Florence Mokibgue

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