13 novembre 2024

À Berté, dans le département de la Tandjilé Ouest, des gardes nomades tuent un jeune et en blessent d’autres par balle réelle. Contactés, le chef de canton Bero Soukyassou Olgué Gaston et le préfet du département de Manmbagué Tao Justin expliquent les faits.

À Berté dans le canton de Bero par kelo, des gardes nomades ont tiré sur des jeunes, tuant l’un d’entre eux et en blessant deux autres. Après les tirs, les jeunes ont brûlé la moto des agents. Les auteurs de ces actes et Hassan ont été appréhendés par le préfet du département de Mamanbagué Tao Justin et son complice en fuite.

D’après le chef de canton Bero Soukyassou Olgué Gaston, la scène s’est déroulée entre 18h de la journée du dimanche 25 août 2024 précisément à Béro Ngouna.

«Moi-même, je n’étais pas au courant, c’est après avoir tué un homme que les jeunes de la localité m’ont appelé, et à mon arrivée avec mon représentant, nous étions encerclés par les jeunes qui nous menaçaient sans demander la cause. Ce n’est qu’après les avoir écoutés qu’ils se sont calmés.»

Selon le chef de canton, il s’agit de deux gardes nomades de Dafra détachées dans la localité pour sécuriser la zone en cas de situation. Ces gardes nomades, selon le chef de canton, en dehors de leur mission, traquent les jeunes qui vendent les engrais.

C’est ainsi qu’en date du 25 août 2024 aux environs de 18h, ils ont intercepté un jeune du village Bigui Bibabou nommé Zamouna Ezechiel, qui portait un t-shirt de couleur militaire, et ils lui ont demandé s’il était militaire pour porter ce t-shirt. En réponse, le jeune leur a rétorqué que les t-shirts sont abondants au marché et que chacun porte ce qu’il veut, leur demandant pourquoi ils le dérangeaient.

Non satisfaits de la réponse, ils se sont mis à le bastonner, à le passer de fouet, et lorsqu’il a voulu s’enfuir, il a reçu 3 balles qui ont brisé ses deux jambes. Lorsqu’ils lui ont tiré dessus, un autre jeune nommé Kodé Jean Merci du village Andeï Goul a réagi et a reçu lui aussi deux balles qui l’ont grièvement blessé.

Après les tirs, les jeunes de la localité se sont mobilisés à la poursuite de ces derniers, c’est ainsi que 3 motos de gardes nomades ont été incendiées par les jeunes. Après la vive tension dans le village, les nomades se sont réfugiés quelque part, c’est alors que le nommé Soukyassou Adapko du village Dogou, innocent, qui revenait d’un marché hebdomadaire, a reçu une balle sur la tête par les gardes nomades qui pensaient qu’il les poursuivait.

Selon le chef de canton, l’auteur de l’acte, nommé Hassan, et ses complices sont déférés à la maison d’arrêt de Kelo et seront attendus ce mardi 27 août par le procureur en présence des familles des victimes.

Le bilan actuel fait état d’1 mort et de plusieurs blessés, dont 1 a les deux jambes broyées par balle.

Une information reçue par le préfet du département de Manmbagué, Tao Justin joint au téléphone, confirme que ce sont des gardes nomades affectées à un poste par leur chef à Dafra pour sécuriser la population.

Il affirme que le ou les responsables seront jugés conformément aux lois de la République. Pour le préfet, un garde nomade a pris la fuite, mais une enquête est en cours pour l’appréhender.

Le préfet présente ses condoléances à toute la famille et promet d’appréhender le ou les fugitifs afin qu’ils répondent de leurs actes.

Le chef de canton Bero Soukyassou déplore que les gardes nomades, en dehors de leur travail, arrêtent des jeunes dans la localité sans aucune condition et les amendent pour des raisons injustes.

Vivement, que les autorités veillent et affectent des personnes compétentes à des postes de responsabilité. Sinon, avec le nouveau découpage administratif, beaucoup de localités seront la proie de personnalités qui y seront affectées.

Mbainaissem Gedeon