Face aux vicissitudes de la vie, de plus en plus de jeunes se donnent aux jeux de hasard en espérant gagner une grosse cagnotte et sortir définitivement de la misère. Pour la majorité d’entre eux, qui n’ont pas autres activités pour subvenir aux besoins de leur famille, misent journellement sur les matches de football ou les courses de chevaux.
Un pari loin d’être gagné, mais il n’en reste pas moins une drogue silencieuse qui fait de ravage au sein de la population, car il appauvrit plus qu’il ne rende riche du fait qu’il faut miser plusieurs fois avant que la chance – de gagner de miettes – ne sourissent au parieur impénitent.
Richard, une quarantaine révolue, tournait le pouce à l’ombre, en méditant sur le chômage, la galère et ses déboires sentimentaux qui lui tiennent compagnie depuis quelque temps.
Soudain, il voit Pierre, son acolyte, annoncer son entrée dans sa modeste cour où son champ improvisé (de gombo, concombre, haricot et maïs) se développe merveilleusement bien sous les regards admiratifs des passants.
Après avoir échanger des civilités, Richard demande à Pierre s’il n’a pas le programme Pari mutuel urbain (PMU). Par affirmatif, répond ce dernier. Muni d’un stylo et d’une feuille volante, les deux amis se mettent au travail. Le débat est houleux sur le choix des chevaux. Chacun se fait passer pour un spécialiste des courses hippiques, difficilement, ils s’accordent sur le choix des chevaux.
Un quinté; Richard a proposé deux chevaux et Pierre trois autres. Vient donc le moment décisif : la validation du jeu. Un autre écueil survient. Il n’y a pas d’argent. Ainsi, entre dans la danse, un troisième larron Paul. Ce dernier, grâce à son carnet d’adresse épais dans ce domaine, propose d’envoyer par SMS la composition à une dame Rachel chargée de la valider. Ce qui fut fait.
Au résultat, c’est un désordre quinté pour le quarto 6 300 f, c’est le montant total de la cagnotte. Au moment de répartition du gain, une pomme de discorde éclate. La dame qui a validé le jeu, exige la moitié du gain (3 000 f plus les 300 f), car c’est elle qui a pris le grand risque. Celui qui s’est servi de son téléphone pour envoyer le SMS, veut 1000 f au moins. Pierre qui a proposé 3 numéros, quant à lui, veut 1 500 f. Et Richard n’entend pas de cette oreille qu’on lui donne de 500 f.
Un compromis difficile à obtenir, car Pierre et Richard, des amis d’enfance, sont désormais à couteau tiré. Chacun est campé sur sa position.