Deux ans après la répression tragique de la manifestation du 20 octobre 2022 au Tchad, de nombreuses interrogations persistent. Cet événement a coûté la vie à une soixantaine de personnes selon le gouvernement, tandis que les organisateurs avancent un bilan supérieur à 300 victimes. La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a quant à elle évoqué 128 décès.
Bien que la manifestation ait été interdite par les autorités, des mobilisations ont eu lieu dans divers quartiers, notamment à N’Djamena et Moundou. Ces rassemblements ont été violemment réprimés par les forces de l’ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles réelles.
Le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, avait déclaré que la répression avait causé la mort d’au moins une « cinquantaine » de personnes, dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité.
Mahamat Nour Ibedou, président de la CNDH à l’époque, ainsi que plusieurs associations de la société civile et de défense des droits humains, ont appelé à établir les responsabilités et à indemniser les victimes. Ibedou a également souligné l’impact dévastateur sur les familles touchées et a exhorté l’État à intervenir pour atténuer leur souffrance.
Malgré l’élection de Mahamat Idriss Deby Itno en mai dernier et ses appels au dialogue, de nombreux opposants restent en exil.
La question cruciale de l’indemnisation des victimes demeure non résolue, alors que celles-ci continuent de réclamer justice pour leurs proches perdus lors de cette répression.