Depuis 2020, le département de Manmbagué, situé dans la province de la Tandjilé, est confronté à une crise environnementale et humanitaire sans précédent. Les éléphants, attirés par la recherche de nourriture, ont provoqué des destructions massives dans les cantons de Dafra, Bero, Zimé-Wa-Goï et Nangassou.
En quatre ans, ces majestueux pachydermes ont causé la mort de 11 personnes et ravagé plus de 20 202 hectares de champs de cultures vitales, notamment du coton, des arachides, du maïs et du sorgho.
Les témoignages des villageois sont poignants. Récemment, un incident tragique survenu le 30 août 2024, où une femme a été attaquée par un éléphant dans son propre champ, illustre la violence croissante de cette situation. Les habitants, désemparés, se battent pour protéger leurs terres et leur vie.
Malgré les appels incessants à l’aide adressés aux autorités, aucune mesure significative n’a été prise pour sécuriser cette population agricole. Les villageois se sentent piégés, coincés entre la menace des éléphants et l’inaction des responsables gouvernementaux.
Pour faire face à la crise, un comité nommé Action Éléphants a récemment organisé une conférence de presse. Dr Ndakmissou Gedeon, président du comité, a dénoncé l’indifférence du gouvernement, qui mobilise des fonds considérables pour des inondations à N’Djaména, alors que les communautés de Manmbagué pleurent leurs morts et leurs champs dévastés. Le conseiller national Takilal Ndolassem s’est engagé à aborder cette crise lors des prochaines séances plénières.
Il est impératif que le gouvernement agisse rapidement pour protéger ces communautés vulnérables. Sans intervention, la situation ne fera qu’empirer, menaçant l’existence même de ces villages. Il faut agir ensemble pour préserver la vie et les cultures de Manmbagué.
Mbainaissem Gédéon