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Digue de Walia : Un chantier devenu un site touristique et un lieu de distraction pour les autorités

Lancés officiellement le 29 mai 2023, les travaux de construction de la Digue de Walia à Walia Dingagueli en terre battue devaient être achevés en un an. Mais plus d’un an et 2 mois après le délai prévu, le chantier n’est toujours pas terminé, mettant en danger la sécurité des riverains.

Lors d’une visite du Ministre de l’Aménagement du Territoire le 20 novembre 2023, les techniciens avaient assuré que les travaux étaient à 97% de finalisation. Pourtant, 8 mois plus tard, la réalité sur le terrain est tout autre. De la Digue de Walia à Walia Gardolet, les travaux sont certes finalisés sur certaines parties, mais de nombreux problèmes persistent.

Des talus non compactés, entraînant déjà des dégradations, et des ouvrages essentiels restés sans être coulés exposent les usagers à de sérieux dangers. Certains ouvrages n’ont pas non plus de protections ou de gardes-fous adéquats, mettant en péril la sécurité des riverains.

«Les habitants de Walia Gardolet s’inquiètent de ces retards et des risques persistants. Le gouvernement et l’entreprise en charge doivent rapidement finaliser ces travaux essentiels pour la sécurité de la population,» témoigne Mariama Abakar, une riveraine.

Malgré les assurances données par les autorités, la rénovation de la Digue de Walia est loin d’être achevée. Les employés sur le chantier, munis seulement de pelles, de pioches et de tenailles, s’affairent à décoffrer ce qui aurait dû être coulé depuis plusieurs mois pour éviter une érosion avancée.

Selon les agents du contrôle sur le chantier, les travaux sont à l’arrêt depuis le mois de février, faute de financement. Une situation qui soulève de nombreuses questions sur la gestion de ce projet.

«Si réellement que les travaux sont à 95%, pourquoi le deuxième avènement dont l’État doit verser à l’entreprise n’a pas été fait depuis février, conduisant ainsi à l’arrêt des travaux?» s’interroge Abdelkader Mahamat, un habitant de Walia Gardolet.

Face à cette situation, le président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, a survolé le tour de la capitale et de ladite digue accompagné du ministre concerné pour s’imprégner de l’ampleur des problèmes. Lors de cette visite, il a appelé le gouvernement à une action d’urgence pour faire face à cette situation.

«La pluie est une bénédiction, mais elle ne doit pas être synonyme de catastrophe pour les populations. Le gouvernement doit agir rapidement pour finaliser ces travaux essentiels à la sécurité de nos concitoyens, » a déclaré le président de la République.

Malgré les milliards débloqués pour ces travaux, la population s’interroge sur où est passé cet argent. Les autorités doivent rendre des comptes et s’assurer que les fonds sont utilisés de manière transparente et efficace.

En effet, les travaux initialement prévus pour 1 an n’ont toujours pas été achevés plus de 1an et quelques mois après leur lancement. Plusieurs facteurs semblent expliquer ce retard important :

  1. Sous-estimation initiale de l’ampleur des travaux : Lors du lancement du chantier, les autorités et l’entreprise en charge ont manifestement sous-estimé l’ampleur des rénovations nécessaires sur la digue. Les ouvrages à réaliser se sont révélés plus complexes que prévu, entraînant des retards.
  2. Manque de financement et d’allocation de ressources : Selon les informations recueillies, les travaux sont à l’arrêt depuis février 2024 faute de financement de la part de l’État. Cette situation soulève des questions sur la gestion et le suivi du projet par les autorités.
  3. Défauts de coordination et de supervision : Le témoignage des riverains et des agents de contrôle sur le chantier laisse penser qu’il y a eu des défaillances dans la coordination et la supervision des travaux par les différentes parties prenantes (autorités, entreprise, bureaux de contrôle, etc.). Cela a pu contribuer aux retards et aux problèmes techniques constatés.
  4. Problèmes techniques et de qualité des travaux : Les défauts observés sur certains ouvrages, comme les talus non compactés et l’absence de protection, montrent que la qualité des travaux réalisés n’est pas à la hauteur des exigences. Cela nécessite des reprises et rallonge les délais de finalisation.

En attendant, les riverains de Walia Gardolet, Dingagueli et autres vivent dans l’inquiétude, craignant que les prochaines pluies ne provoquent des inondations et des dégâts importants. Ils espèrent que le gouvernement et l’entreprise en charge prennent rapidement les mesures nécessaires pour finaliser ces travaux essentiels à leur sécurité.

Face à cette situation préoccupante, le président de la République a fait part de son mécontentement et a exigé une action urgente du gouvernement. Les autorités doivent maintenant rendre des comptes sur la gestion de ce projet, s’assurer de la bonne utilisation des fonds alloués et prioriser l’achèvement rapide des travaux pour garantir la sécurité des populations.

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